Hidden Side
par le Il y a 11 heure(s)
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Ce petit article sans prétention m’a été inspiré par des commentaires et réflexions que j’ai lues ici, au fil de mes pérégrinations. Je suis là pour découvrir d’autres « vérités » que les miennes et je vais être honnête, je n’ai (encore) jamais eu d’esclave à mes pieds, ou même tenu un fouet. Je parle donc, forcément, avec ce décalage, ce manque d’expérience directe qui me rend étranger à certains codes, mais pas sourd au vertige de la question. Parce que ce qui m’intrigue, au fond, c’est ce qu’on recherche derrière l’idée d’« esclave ». Et ce qu’on risque de perdre à vouloir une appartenance parfaite.

Imaginez un instant – on y vient, à grands pas – qu’un jour, les plus riches d’entre nous pourront s’offrir des esclaves mécaniques. Des machines programmées pour vous plaire, deviner vos humeurs, obéir sans jamais broncher. Des robots sexuels sans une once de libre arbitre, et pourtant capables de tout faire. Une sorte de « fantasme » poussé à son comble : l’objet qui s’anime, s’offre, sans jamais dire non.

Mais, transposé à une recherche parfaite d’obéissance, à quoi ressemblerait ce pouvoir, vraiment ? Et surtout, qu’est-ce qu’il resterait du jeu du trouble, du rapport vivant ?

Je crois que dans cette soumission extrême, il y a une donnée fondamentale et existentielle : le choix. La possibilité pour l’autre de rester ou de s’en aller. De dire non, même en tremblant, ou de dire oui parce que « c’est Vous, Maître, et pas un autre ». Ce battement fragile, ce risque, c’est ce qui distingue l’humain de la machine, l’érotisme de la pure consommation.

On dit parfois que l’abnégation est totale, que l’esclave n’est rien d’autre que ce que veut son maître. Mais même dans le jeu, même dans les rituels, il y a toujours, derrière le rideau, cette liberté qui gronde. Le maître le sait : l’autre peut partir. Peut-être un jour, peut-être jamais. Mais ce possible-là fait tout tenir, même quand on joue à l’abolir.

Je ne sais pas si j’ai raison. Je n’affirme rien, je me pose juste la question : à quoi bon un esclave sans âme, sans révolte, et un maître sans peur de perdre ou d’être perdu ? Qu’est-ce qu’il viendrait chercher dans cette relation et qu’il n’aurait pas avec un cyborg, sinon la possibilité d’être choisi, aimé, défié ?

C’est juste ma petite pierre dans la mare. Peut-être à côté, sûrement incomplète. Mais je crois que je préfèrerai toujours la faille, l’accident, l’incertitude, à la perfection mécanique.

J’aimerais bien savoir ce que vous en pensez, vous. Parce que ce sujet-là, on ne l’épuise pas tout seul.

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Idaelle
Nous nous dirigeons à grands pas dans cet univers. Regardez en Albanie une IA avec son avatar nommée à un poste ministériel. Certains robots désormais ont atteint un degré de perfection et d'autonomie pour apporter leur soutien à des personnes handicapées ou dépendantes. Notre univers charnel vacille doucement avec tous ses repères. Drones , cyborgs remplacent le livreur de pizza ou la camarde Chez les soldats. Certains pays n'auront pas de scrupules pour asseoir leurs dictats. Concernant votre question plus spécifique, je penche dans votre sens, j'espère que bcp en feront de même mais il est fort possible,je pense à ces personnes souffrant de solitude que ce soit là un moyen de s'épanouir enfin. Illusion ou réalité la frontière devient ténue à mesure des améliorations. Mais il restera les puristes les mêmes qui préfèrent aller à un concert, sentir le contact du papier en découvrant un livre, attendre la surprise d'une assiette plutôt que la nourriture falsifiée d'un fast food. L'émotion, la goutte de sueur, la strie sur l'épiderme qui apparaît après le baiser du cuir, le sang qui perle , la larme qu'on ne veut pas offrir par fierté. L'émotion. La vraie, l'humaine. Avec son cortège de surprises. Voilà je crois ma Vision des faits.
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Idaelle
Maintenant c'est l'heure de la sieste. Bel après midi à vous.
J'aime Il y a 11 heure(s)
Hidden Side
Merci Idaelle pour ce partage d'humanité, pour cette émotion si humaine et donc imparfaite. Quand les IA et les robots auront occupé (presque) tous les champs économiques, dans quelques années (dizaines d'années ?), il y a sans doute des pans qui leur resteront inaccessibles. Ressentir, éprouver, aimer, détester, souffrir, orgasmer. Quelques puristes qui auront encore envie de La rencontre avec l'autre se retrouveront peut-être... Avec la perte de sens inéluctable liée à la disparition du "travail", et ce temps à occuper, les sexualités humaines, le BDSM trouveront peut-être pour certains une nouvelle place, une forme d'art de soi. C'est mon optimisme.
J'aime Il y a 10 heure(s) Edité
Bonjour à vous; votre texte n'est pas inintéressant mais il repose sur un axiome erroné; une machine n'est pas un ou une esclave, une machine est un objet créé par une ou un humain dont elle dépend en tout même si l'humain la dote de l'intelligence artificielle. Quant au mot esclave dans les rapports de soumission (toujours volontaire au moins au début), ce mot esclave ne devrait pas être le superlatif de soumis, mais plutôt une autre approche où la contrainte est nécessaire ...J'ai été qualifié d'esclave par les quatre dames qui ont jalonnées ma vie, ce qualificatif était certainement faux est dû à mon besoin de dressage assez cruel voir extrêmement cruel; mais toujours dans une relation amoureuse et sexuelle. Bien plus tard j'ai eu la mauvaise expérience d'être esclave durant 48 heures, ce fut l'enfer, une expérience abominable que je ne souhaiterais pas à mon plus grand ennemi si par hasard j'en avais un.
J'aime Il y a 9 heure(s)
Hidden Side
Merci réalité pour votre retour sur vos expériences. Mon parallèle entre une machine totalement sous le contrôle de son propriétaire et la volonté de contrôle démesuré sur un autre humain, qui a acquiescé à un moment donné à cette « déshumanisation », était une sorte de raisonnement par l’absurde… Qu’aurait donc à attendre un maître exigeant de son esclave qu’il se comporte en pur objet, sans rien proposer d’autre qu’une obéissance aveugle sans considération aucune pour la personne au bout de sa chaîne ou de son fouet ? Le fantasme de toute puissance sur un être de chair pouvant « offrir » sa souffrance ?
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Idaelle
D'abord, je suis désolée pour votre expérience malheureuse. Maître ou maîtresse n'ouvre pas Tous les droits et demande en retour des devoirs également. Concernant votre judicieuse remarque, il est vrai que justement cela doit reposer sur une complicité forte et la conséquence d'une rencontre d'intelligences autant que de corps. Je compare souvent ce rapport avec un musicien qui sait utiliser et maîtriser son instrument pour en tirer les sons les plus harmonieux y compris dans l'extrême.
J'aime Il y a 8 heure(s)
sylvie35
Le terme "esclave" dans le contexte BDSM est ambigu et chacun met un peu ce qu'il veut derrière ce mot, ce qui rend généralement les discussions sur le sujet assez confuses (en tout cas c'est ce que j'ai constaté quand ce sujet a été abordé). Certains y voient une soumission très poussée, d'autres une suppression pure et simple de la volonté, d'autres une forme de servitude extrême, d'autres un objet de défoulement à faire souffrir de manière extrême, etc. Les interrogations que vous soulevez m'ont fait fait penser à une discussion du forum (qui n'utilisait pas explicitement le terme esclave, mais qui présentait quelques similitudes avec vos interrogations) https://www.bdsm.fr/forum/thread/9340/La-soumise-la-plus-ob%C3%A9issante-est-une-soumise-qui-ne-r%C3%A9fl%C3%A9chit-pas/)
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Maître SADE
Rien de tout cela ! Ce que vous appelez domination extrême est une forme de négation de la domination, puisque le "stade objet" atteint, il n'y a plus aucun interêt... L'objet devient inerte, il n'offre plus aucun interêt ..... dont on finit par le jeter !
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